Chiboz, c'est une histoire de famille. Une histoire qui a débuté avec Emile et Rachel Ançay, qui restauraient les clients de passage sur les hauts de Fully. En 1969, Michel, leur fils et Yolande ont transformé ce qui n'était qu'une petite bergerie en un véritable restaurant. Aujourd'hui c'est Emilie, Florine et Marie, leurs enfants, qui perpétuent la tradition familiale, toujours avec l'aide de leur parents, de leurs familles et d'inestimables collaborateurs.
De gauche à droite, Marie, Florine et Emilie sont les nouvelles propriétaires du Relais des Chasseurs. Florine est responsable du service tandis qu'Emilie est à la charge d'éveiller vos papilles depuis la cuisine.
Guillaume est le mari d'Emilie, c'est le sommelier en titre du Relais des Chasseurs, il vous fera découvrir nombre d'excellents crus issus de la région ou d'autres terroirs d'exception.
Michel et Yolande sont désormais à la retraite et ont transmis le flambeau à leurs filles. Cependant, Yolande aide toujours au service et Michel quant à lui, fournit le restaurant en légumes de son jardin, miel de ses ruches et en viande de sa propre chasse.
Le Relais des chasseurs est situé à Chiboz, village perché à 1350 mètres, balcon dans le ciel, accroché au flanc du Chavalard, sur la commune de Fully.
La vieille demeure qui date de 1739 était la maison de Rachel et Emile Ançay, parents de Michel Ançay.
Bonne cuisinière, Rachel a longtemps restauré des clients de passage, leur offrant à boire dans son « débit de vin ».
On peut dire qu'elle fut la première dame à servir la raclette dans ce qui deviendra le plus vieux restaurant de Fully avec toujours le même propriétaire.
Après avoir transformé l'écurie des chèvres en restaurant, Michel inaugure "le Relais des Chasseurs " le 15 août 1969.
En 1986, Michel et son épouse Yolande agrandissent le restaurant permettant ainsi à la clientèle d'apprécier une salle à manger pour 35 personnes, un carnotzet pour 18 personnes ainsi qu'une splendide et paisible terrasse ombragée où la vue sur la plaine du Rhône et les Alpes est à couper le souffle. La salle de chasse, anciennement chambre de Rachel et Emile, qui a été remise à neuf en 2008, peut accueillir 20 personnes.
Depuis 2012, le flambeau a été transmis à la troisième génération consécutive: Emilie, Florine et Marie, filles de Yolande et Michel.
Allons sur l'Alpe ...
Il est bon que l'homme s'élève, affamé d'altitude, assoiffé d'air
vif, cette Divaria" du vieux chasseur Alpinus .
S'élever vers les hauteurs alpestres, c'est refaire le pèlerinage
sacré des Anciens et nous avons tous, dans le sang, le besoin de
cette Antique transhumance: la lutte pour la vie exigeait de
poursuivre la saison pas à pas, avec toutes sortes de ruses et
d'incantations pour repousser vers les plus hauts sommets le
désert hivernal.
Mais quand l'automne chantait victoire dans l'or de ses mélèzes,
l'Hiver redescendait et reprenait possession des Eaux et des
Terres ...
L'homme se repliait dans la chaleur des villages aux chalets
serrés les uns contre les autres et réparait ses forces pour la
revanche. Les fières bêtes à cornes ruminaient dans l’étable
chaude, reines humiliée s retrouvées sur la paille. Même le
moulin, la source blanche des farines parfumées pour le pain et
la Vie s'arrêtait muet, figé, oublié…
L'année suivante, dès le printemps, l'immémorial combat reprenait
de plus belle. Le moulin entonnait sa nouvelle chanson ...
Aujourd'hui encore, ce besoin nous tenaille d'aller sur l'Alpe!
Alors, quittons les trépidations des grandes cités, les modernes
campements de la plaine industrieuse pour satisfaire à l'instinct
primordial des lointains nomadismes; chasseurs sur les pistes des
rennes, puis libres pasteurs à la tête des troupeaux d'aurochs
domestiqués, nos vaches brunes aussi belliqueuses que
généreuses ...
Vous faites semblant de ne pas comprendre. mais vous êtes comme
moi: lorsque nous traversons Vers-L'Eglise, La Fontaine et que
la route se dégage des immenses châtaigniers pour s'aérer dans
les vignes audacieuses, vos estomacs se serrent de la joie du
départ vers Chiboz, vers le diamant candide de sa blanche
chapelle, vers la pyramide du Chavalard ou la tour de la Dent de
Fully qui surplombe le RELAIS DES CHASSEURS où, enfin, vous êtes
assis autour des tables de mélèze millénaire ...
La divaria, cette brise embaumée des fragrances de toutes les
résines et de toutes les floraisons, des libertés revenues hors
du temps, coule sur vos visages avec une douceur magique ...
La plaine n'est qu'un abîme familier où des fourmis vont et
viennent sur la piste autoroutière!
Vous êtes redevenus les Hommes de la tribu fraternelle et,
lorsque vous est servie sur un éclat d'ardoise qui vous attend
depuis l'époque tertiaire et d'innombrables glaciations, LA
TRANCHE succulente de bison, vous réprimez un hurlement viscéral
d'homme des cavernes! N'en rougissez pas: je suis comme vous!
Demain, vous quitterez Chiboz pour les lacs de Sorniot, le
Demêcre, le Fénestral, la Dent-de-Marcles, le Chavalard dont vous
ferez le tour ...
Vous en reviendrez à Chiboz dévorés de soleil, ivres de divaria,
l'oeil presque sauvage et le poil en bataille!
Asseyez-vous, levez les yeux et lisez: le RELAIS DES CHASSEURS!
Maintenant vous savez ce que ça veut dire: vous avez accompli le
rite ancien et retrouvé l'essentielle communion avec les forces
de la Nature. Vous avez mis vos pas dans les pas de la Liberté
et caressé de vos doigts la soyeuse fourrure de la Vie ...
Chaque Etre Humain doit prendre ce relais!
Il faut aller sur l'Alpe!
Roger MARET